Guinée-Bissau vote ce 23 novembre dans un climat politique instable
La Guinée-Bissau est en pleine présidentielle ce dimanche 23 novembre. Douze candidats briguent la présidence, mais le président sortant Umaro Sissoco Embaló est donné largement favori pour un second mandat.
Un scrutin marqué par les tensions
Élu en 2019, Embaló brigue un second mandat après avoir dissous le Parlement en 2023, officiellement suite à une « tentative de coup d’État ». Ses opposants dénoncent une manœuvre pour consolider son pouvoir.
Le professeur Bacar Camara souligne que le président a utilisé les ressources de l’État et marginalisé ses rivaux, laissant peu de chances aux autres candidats, à l’exception de l’indépendant Fernando Dias.
Opposition fragilisée et médias sous pression
Pour la première fois, le PAIGC, parti historique du pays, est absent du scrutin. Sa coalition PAI–Terra Ranka, dirigée par Domingos Simões Pereira, a été exclue par la Cour suprême, officiellement pour dépôt tardif de documents.
La couverture médiatique reste largement favorable au président sortant, tandis que plusieurs médias internationaux ont été expulsés en août. Les observateurs internationaux sont peu présents, et la législation nationale limite la surveillance locale.
Scénarios et enjeux
Embaló est pressenti pour une victoire dès le premier tour. Si un second tour est nécessaire, Fernando Dias pourrait devenir le principal challenger. En cas de victoire surprise de l’opposition, les législatives de 2023 pourraient être remises en cause, réactivant le Parlement dissous.
La Guinée-Bissau, pays lusophone d’Afrique de l’Ouest marqué par des coups d’État et des crises politiques, vit un scrutin crucial qui pourrait redessiner son paysage politique.


